vendredi 20 novembre 2020

21.11.2020 Lettres à Roselyne : le monde d'après

 


"Le monde d'après". Au fil des temps de crise qui passent, il a pris du plomb dans l'aile. J'ai écouté votre France Culture ma chère Roselyne, et votre idée des deux mondes culturels séparés : le Patrimoine et le Numérique. Votre monde d'après à vous, c'est de relier les deux, avec l'idée que modernisation = numérisation. C'est super Roselyne mais c'est pas le monde d'après ça. C'est la suite simple et logique du monde d'avant. Idem, votre histoire de diriger l’Europe du numérique en 2022, avec de bonnes allusions à votre grand patron qui serait idéal pour mener ce leadership, c'est de la suite du monde d'avant aussi. Et votre laïus sur l'autonomisation des citoyens par la presse pendant que vos amis de l'Intérieur empilent les lois sécuritaires, c'est juste du blabla de campagne. Vous êtes en campagne 2022 en fait c'est ça ? Bon. Ben dites-le.
Le monde d'après Roselyne, il est bien plus vaste. Il est complexe, composé de myriades de microstructures reliées entre elles par un système de respiration commun : la pertinence. Comme un corps humain oui : peu de déchet, peu de superflu, peu d'éclat sans doute, mais une association de talents complémentaires durable et solide. Votre monde Roselyne trimballe tant bien que mal ses monstres : lourds, assoiffés, intrusifs, malades, avachis sur le monde à en sucer la moelle en perfusion continue. Il suffira qu'on leur enlève 100 grammes de monde bouffé par jour pour qu'il étouffent.
Pour le moment encore beaucoup de gens mangent des ordures en quantité parce que c'est joliment emballé, parfumé, et moins cher. Mais petit à petit, ils sauront. Qu'en mangeant mieux, on mange moins, et que ce qui en découle n'a pas de prix : l'équilibre. Vous comprenez Roselyne ? Quand on ne cherche pas à être visible à tout prix, on devient pertinent. Et, pertinent, on est à sa place, essentiel. Quand ce cycle là débutera, vos monstres disparaîtront, horrifiés de comprendre que leur perfusion était plantée dans leur cul, depuis le début.
C'est beau un monstre, c'est vrai, la somme de toutes nos peurs. Ça fait de belles histoires, des films, des peintures dans une grotte, un bruit étrange dans le placard la nuit. Mais au final c'est lourdaud, pas très malin, et très très peureux.
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